"La première fois que j'ai entendu parler de Spielberg, il faisait déjà partie du système. Pas la moindre goutte de rébellion en lui, se souvient le scénariste Matthew Robbins, devenu depuis un proche du réalisateur. Son cinéma était toujours très classique."
Comme Scorsese, Spielberg avait des tas de phobies : peur des ascenseurs, des montagnes russes, des avions. Si, d'aventure quelqu'un le regardait de travers, il se mettait à saigner du nez. Il avait peur de tout et de n'importe quoi. Il ne s'intéressait à rien à part les films. Ni à l'art, ni aux livres, ni à la musique, ni à la politique. Le scénariste Kit Carson tomba sur lui en 68 à une soirée, juste après la convention démocrate.
"Tout foutait le camp, la révolution était sur le point d'éclater, se souvient-il, et tout ce qui intéressait Spielberg, c'était de trouver un moyen de balancer une caméra du haut d'un building en l'accrochant à un gyroscope pour éviter qu'elle tourne dans tous les sens en tombant.
Je pensais que ce type était perdu dans l'ozone à la recherche de la quatrième dimension."
Après plusieurs années passées à travailler pour la télé, Spielberg rencontra Lucas, qui le conduisit dans le bureau de Coppola à la Warner : "J'ai vu que Francis était un type qui ne faisait pas de distinction entre les jeunes et les vieux, juste entre ceux qui avaient du talent et les autres, se souvient Spielberg. Il produisait les films de George, et être dans son cercle signifiait avoir une chance de tourner un film."
Spielberg réalisa Duel pour ABC. Il fut diffusé le 13 septembre 71 et fut très remarqué. Le producteur Don Simpson raconte : "Les médias encensaient ce jeune garçon qui avait fait Duel. Marty et Brian commentaient : "Ouais, ce qu'il a fait n'est pas si exceptionnel que ça." Il y avait de l'envie dans leur voix."
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