samedi 3 avril 2010

THE NEW HOLLYWOOD ( VI )

Le documentaire "Woodstock", réalisé par Michael Wadleigh en 69, fut un tel hit pour Warner que, peu après, le studio engagea des rockers hippies pour parcourir le pays et donner des concerts tandis qu'une équipe filmerait leurs pérégrinations.
Martin Scorsese, déjà célèbre pour sa connaissance encyclopédique du cinéma et sa propension à parler avec le débit d'une mitraillette, fut convoqué pour monter le film qui en résulta : "Medecine Caravan Ball".
Petit, cheveux longs, Scorsese arriva de New York en janvier 71 et eut immédiatement un choc culturel. Du coup, son asthme empirait. Il passait son temps à perdre du poids et à en regagner à cause des médicaments qu'il prenait. Ne dormant pas beaucoup, il passait ses nuits à parler de films et de musique.

Eleven
Scorsese était bourré de phobies et commença à consulter un thérapeute. Il détestait prendre l'avion, serrant à chaque décollage et atterrissage un crucifix dans son poing jusqu'à ce que ses articulations blanchissent. Il était assailli de superstitions, curieux mélange de catholicisme, de rêves et de signes en tout genre.
Il avait un chiffre porte-malheur, le 11. Si, d'aventure, en additionnant les chiffres de sa place de parking, il obtenait 11, il la contournait. Il était hors de question pour lui de voyager le 11 du mois, de prendre un vol avec le chiffre 11 ou de prendre une chambre au 11ème étage d'un hôtel. Il possédait une amulette en or pour détourner les esprits maléfiques et portait sur lui une enveloppe de cuir remplie de grigris.

En mai 71, Roger Corman donna à Scorsese l'occasion de réaliser "Boxcar Bertha". Scorsese avait honte du film. Il le montra un jour à John Cassavetes qui lui dit : "Bon boulot, mais ne t'avise pas de refaire un putain de truc comme ça ! "




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