dimanche 11 avril 2010

AN AMERICAN IN PARIS - 1951

Quelqu'un frappe à la porte. Le dormeur se réveille, ouvre à peine la porte depuis son lit et prend à travers l'entrebâillement un petit sac en papier contenant des croissants. Puis il se lève, remonte le lit jusqu'au plafond en s'aidant de cordes, ouvre l'armoire, en retire une table et une chaise, cherche de la main gauche une tasse et un couteau dans un tiroir tout en prenant sa veste dans l'armoire de la main droite, il referme le tiroir avec son genou et se tourne vers la table. Voilà, le tour est joué, le petit déjeuner est prêt.
Cette merveilleuse scène d'ouverture nous montre que le peintre américain Jerry Mulligan vit quelque peu à l'étroit dans la capitale. Mais elle nous montre aussi que Gene Kelly, danseur exceptionnel et responsable de toute la chorégraphie du film, est capable de transformer les tâches quotidiennes en une fête du mouvement.


Jerry, resté à Paris après la Deuxième Guerre mondiale, peint mais parvient surtout à survivre grâce à l'argent qu'il emprunte auprès de ses amis, comme Adam, un pianiste qui n'a jamais pu encore se produire en public.

Le film est un conte de fées qui met entre parenthèses les contraintes de la vie de tous les jours.
Deux femmes entrent dans sa vie : Milo, qui s'intéresse à ses tableaux et veut protéger l'artiste sans le sou; et il y a Lise... Naturellement, Jerry va préférer Lise à Milo. Malheureusement, Lise a déjà un autre homme dans sa vie.

Tout le film est une fête, célébrée par Gene Kelly et Leslie Caron que Kelly avait découverte deux ans plus tôt dans un ballet des Champs-Elysées. Une fête en hommage au Paris de la bohème, à l'amour et à la musique.
Musique immortelle de George et Ira Gershwin. Kelly chante "I got rhythm" dans un merveilleux duo avec les enfants des rues de Paris, au cours duquel l'américain leur apprend l'anglais.
Le film est également une fête de la narration : Le film commence avec trois narrateurs qui nous introduisent dans l'histoire avec leurs commentaires en off.
Des séquences visionnaires sont insérées dans l'histoire, comme la fois où Adam rêve de donner son premier concert au cours duquel il ne se contente pas d'être assis à son piano et de diriger les autres musiciens, mais joue aussi de tous les instruments de musique.

A la fin, le film se détache définitivement de toute dramaturgie cinématographique connue pour conclure avec un ballet de 18 minutes tourné en stéréo dont la production coûta 500 000 dollars sur les 2,7 millions réservés au budget.

Accompagnés seulement par la musique, sans chansons ni dialogues, Kelly et Caron dansent un mélange de danse moderne et de ballet classique dans un Paris très stylisé s'inspirant du monde iconographique de peintres français comme Renoir, Degas, Utrillo et Toulouse-Lautrec. Grandiose !
Ayant été dessinateur et décorateur, Vincente Minnelli attachait une attention particulière aux décors de ses films.
La première eut lieu à New York le 4 octobre 1951.

Ce film a reçut 6 Oscars en 1952 : celui du meilleur scénario, du meilleur film, des meilleurs costumes, de la meilleure musique, de la meilleure image et de la meilleure direction artistique.

An American in California
Le film fut tourné dans les studios de la MGM, en Californie.
Au final, deux plans présentant la ville furent tournés à Paris.

Gene Kelly réalisa les scènes de danse qui introduisent Lisa, le personnage de Leslie Caron, ainsi que la séquence intitulée "Embraceable You".






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