vendredi 13 novembre 2009

THE NEW HOLLYWOOD ( I )


Au début des années 1970, une poignée de jeunes réalisateurs prirent d’assaut des studios californiens que présidaient encore des ancêtres comme Jack Warner et Darryl Zanuck.
Leurs noms : Coppola, Lucas, De Palma, Spielberg, Scorsese…



La rencontre Coppola / Lucas

En 1966, Francis Ford Coppola, 28 ans et tout juste diplômé de UCLA (University of California, Los Angeles), réalisait son premier film, "You’re a big boy now". « On n’avait jamais vu un jeune gars faire un film », se souvient Coppola. Mais le réalisateur ne put pas bomber le torse très longtemps. Il y a un autre réalisateur qui vient de faire un film et il a seulement 26 ans, apprit-il peu après à sa grande consternation. C’était William Friedkin. Le jeune réalisateur, qui gagnera en 71 un oscar pour "French Connection", avait en fait un peu plus de 26 ans quand il réalisa "Good times".
"You’re a big boy now" sortit en salles en mars 67. Le Los Angeles Times le qualifia à l’époque de « l’un des rares produits américains qui puisse s’assimiler à ce que les européens appellent un film d’auteur ». Coppola s’acheta une Jaguar et emménagea avec sa femme Eleonor dans une petite maison en forme de A. Friedkin passait souvent le voir, et Coppola essaya même de le fiancer à sa sœur Talia ( qui jouera la sœur de Pacino dans "Le Parrain") .
Sur le tournage de son film suivant, "Finian’s rainbow", une sorte de bluette à petit budget, le réalisateur repéra un jeune gringalet de 23 ans qui l’observait travailler. A force de le voir sur le tournage, Coppola remarqua que le jeune homme portait tous les jours le même uniforme : jean noir, tee shirt et baskets blancs. George Lucas était le petit génie de l’université de South California et son court-métrage "THX 1138 : 4EB / Electronic Labyrinth", venait de remporter le premier prix du 3ème festival du film d’étudiant avec, à la clé, une bourse de six mois qui lui permettait de déambuler à sa guise dans les studios Warner. Lucas était timide à un point quasi pathologique. Sa future femme, Marcia Griffin, mit plusieurs mois avant de lui faire dire son lieu de naissance. « Il ne révélait rien sur lui spontanément » se souvient-elle. Avec ses collègues réalisateurs, au contraire, Lucas pouvait parler cinéma, et Coppola, rapidement, reconnut l’un des siens…
Après deux semaines à regarder son nouvel ami s’échiner sur "Finian’s rainbow", Lucas décida qu’il en avait assez vu. Pour le plus grand ennui de Coppola : « Comment ça tu t’en vas ?, demanda-t-il à Lucas ? Je ne suis pas assez divertissant, c’est ça ? T’as appris tout ce que tu devais apprendre ? » Coppola lui offrit un job sur la production et Lucas se laissa séduire. Son nouveau mentor eut une influence immense sur Lucas. Coppola passait son temps à lui dire qu’il était un génie, développant lentement mais sûrement son ego. D’après Marcia, aujourd’hui divorcée de Lucas, « George ne savait pas écrire, et c’est Francis qui l’y a décidé. » Francis lui a dit : « Si tu veux devenir cinéaste, il faut que tu écrives. » Et il l’a pratiquement enchaîné au bureau.
L’opposition de leurs styles de vie était matière à accrochages. « Ma vie est une sorte de réaction à celle de Francis, expliquait Lucas. Je suis son antithèse. » Coppola était grand et imposant, Lucas petit et fragile. Coppola émotif, Lucas réservé. Coppola se voulait un homme d’équipe jusqu’à en abuser. Lucas était obsessionnel et aurait aimé pouvoir tout faire tout seul, écrire, réaliser, produire, monter.
Quel que soit le budget dont disposait Coppola, il se conduisait toujours comme s’il avait encore plus d’argent.
Quel que soit le budget dont disposait Lucas, il se comportait comme s’il n’avait pas un sou.

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