lundi 25 janvier 2010

THE PRESTIGE - 2006



La structure de « The Prestige » confirme les prédestinations de Nolan à l’écriture d’intrigues bafouant la continuité temporelle.
Comme si cela ne suffisait pas de remettre le puzzle en place, on ne comprend pas les tours de magie. Défilent des tours de fête foraine ou des tours de science-fiction extraordinaires, on ne trouve pas l’explication et c'est magique ou on comprend trop bien et c'est tragique ...
Et puis, on s’aperçoit que les magiciens se manipulent eux-mêmes. C’est grandiose. On assiste à la représentation d’un grand magicien, mais c’est un autre magicien qui le fait disparaître ! parce que ce dernier donnait son spectacle en face et ça le dérangeait, quoi de plus magique.
Ils n’hésitent pas à se mettre en danger en utilisant les technologies naissantes, tout est bon pour être le premier, mais à quel prix ...
Tout les oppose : Robert Angier possède un don pour la mise en scène, Alfred Borden maîtrise vraiment la magie. Donc ils sont rivaux de par leur jeu, leur avidité mais ils sont également les deux facettes complémentaires de la même personne.
Il faut savoir que ce type de compétition entre magiciens a vraiment existé. A une époque, il pouvait y avoir à Londres jusqu'à cinq ou six magiciens qui se produisaient dans plusieurs théâtres, le même soir et cette époque est unique dans l'histoire de la magie.
Ce qui devient fabuleux, c'est qu'il s'agissait donc de l’époque où le cinéma naissant et la magie avaient beaucoup en commun. Et là où ça devient carrément dingue, c’est que Nolan y a donné encore une lecture supplémentaire : En effet, « The Prestige » ne se contente pas d’être un film sur la rivalité et la quête de domination de deux magiciens, mais également un procès catégorique porté sur le cinéma hollywoodien producteur de films qui ne cessent de se copier… ! Le dernier plan du film démontre toute la subtilité de la construction et de ces différentes lectures voulues par Nolan.

« The Sting »
C’est un film implacable, rusé. Une parabole sur l’ambition et le pouvoir. Sur la manipulation.
Le franchissement de la frontière entre ce qui est truqué et réel, accéléré par un événement tragique, permet d’explorer la face cachée des apparences lorsqu’on cherche à repousser les limites de la magie et de l'illusion au détriment de l’être humain.

Prestigieux
Enchaînement des séquences, fluidité, images subliminales, codes chéris du film noir, habileté et virtuosité habituelles du « Dark Knight ».. ! Un autre miracle entre 2 « Gotham Movies ».

Mankiewicz et Caine
Michael Caine apparaît comme le lien adéquat et on pense à « Sleuth » et ses multiples retournements de situation. C’est encore un double clin d’œil (Mankiewicz /Bale) : Même au second plan, on ne voit que Caine. En définitive, c’est lui qui contrôle tout.

La promesse, le revirement et le prestige
Le titre, « The Prestige », renvoie dans le film au dernier acte d'un tour de magie.
En effet, chaque tour est composé de trois actes :
« la promesse » présente au public une situation banale,
« le revirement » montre la situation de départ devenant extraordinaire,
« le prestige » présente l'aspect le plus spectaculaire du tour.

L'époque victorienne
« The Prestige » se déroule à l'époque victorienne, une période très riche en découvertes technologiques et scientifiques.
L'éclairage du film a été directement inspiré des progrès technologiques de l'époque.
Des scènes ont été éclairées à la bougie et à la lampe à huile, puis l'électricité a été introduite de manière éclatante et certains lieux ont même été éclairés à la lampe électrique.

Les décors
Pour créer l'atelier d'Alfred Borden, Nathan Crowley s'est inspiré de l'atelier du magicien Houdini.

David Bowie
Le personnage de Tesla a réellement existé.
Inventeur passionné et homme de science, Tesla a immigré aux Etats Unis et s'est imposé comme un Léonard de Vinci contemporain. On lui doit notamment la découverte du champ magnétique rotatif indispensable pour tout dispositif utilisant le courant alternatif, ainsi que la bobine de Tesla, engin à induction qu'on emploie couramment en radio.
Sa rivalité avec Thomas Edison, rappelle la rivalité qui existe entre Borden et Angier.
Décidément…

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